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La Loi Travail ou Loi El Khomri, décryptage
d’une évolution majeure

La loi El-Khomri a finalement été adoptée le 21 juillet dernier !
Elle poursuit l'effort de refonte du modèle de dialogue social en entreprise initié avec la loi Rebsamen. La priorité est ici donnée à l'amélioration des conditions de travail des collaborateurs.

code du travail

Après tant de controverses autour de cette loi, que doit-on retenir ?
Quelles sont les évolutions ?


Une refonte “complète” du code du travail (application par étapes sur deux ans)
La première mesure “phare” de la Loi “El Khomri” prévoit la refonte complète du code du Travail d’ici à deux ans aux fins de simplification des textes et des procédures. Cette démarche s’inscrit dans le prolongement du rapport Combrexelle.

Le futur code du Travail s’articulera autour de 3 parties :
   dispositions impératives d’ordre public,
   dispositions relevant du champ de la négociation collective,
   dispositions supplétives à défaut d’accord collectif.

Calendrier : seules les dispositions légales en matière de durée du travail respectent de suite cette structure. Le reste passera sous cette nouvelle nomenclature dans les 2 ans à venir.

Les mesures d’application immédiate

L’exercice du droit syndical facilité (immédiatement applicable)
La loi travail apporte plusieurs nouveautés dans l’exercice du droit syndical en entreprise, à commencer par les crédits d’heure mensuels des délégués syndicaux. En voici les nouvelles règles :

Entreprise ou établissement Avant la loi Travail Après la loi Travail
de 50 à 150 salariés 10 h 12 h
de 151 à 499 salariés 15 h 18 h
de 500 et plus 20 h 24 h

Les mesures applicables dans le dernier trimestre 2016

Plus de souplesse dans la durée du travail (théoriquement en octobre 2016)
L’horaire de référence en vigueur n’est pas modifié et reste donc de 35 heures par semaine, soit 151,67 heures par mois.
Trois évolutions majeures sont à noter au sujet de la durée du travail.
Il est désormais possible par accord d’entreprise :

  • d’augmenter la durée hebdomadaire du travail à 60 heures sous réserve de l’accord de l’inspection du travail (après avis
  • du CHSCT et du Comité d’Entreprise ou, à défaut des délégués du personnel),
  • d’augmenter la durée quotidienne de travail de 10 à 12 heures (en cas d’activité accrue et/ou pour un motif lié à
  • l’organisation de l’entreprise),
  • d’augmenter la durée du travail de 44 à 46 heures hebdomadaires sur une période de 12 semaines maximum.

Rappel de la règle générale : la durée du travail sur une même semaine ne peut pas dépasser 48 heures et la durée hebdomadaire moyenne de travail calculée sur une période quelconque de 12 semaines consécutives ne peut pas excéder 44 heures.

L’entreprise redevient le niveau de négociation de la rémunération des heures supplémentaires (octobre 2016)
La loi prévoyait déjà la possibilité que l’accord de branche ou à défaut, l’accord d‘entreprise, puisse fixer un taux de majoration inférieur à 25% sans que ce dernier ne puisse être inférieur à 10%. Avec la loi El Khomri, l’accord d’entreprise prévaudra sur l’accord de branche, quel que soit le sens de ce dernier.

La place des accords d’entreprises ou des référendums est réhaussée (octobre 2016)
Le Gouvernement souhaitant favoriser le dialogue social de “proximité”, a établi le principe de la primauté de l’accord collectif d’entreprise ou du référendum sur l’accord de branche.
Concrètement, afin qu’un accord puisse entrer en vigueur au sein d’une entreprise, celui-ci devra être majoritaire et validé (et donc signé) par les syndicats ayant obtenus au moins 50% des suffrages lors des dernières élections.
À défaut, les syndicats ayant obtenu au moins 30% des suffrages lors des dernières élections pourront mettre en place un référendum auprès de l’ensemble des collaborateurs afin de valider l’accord.

Le recours aux licenciements économiques est précisé (applicable dès le 1er décembre 2016)
En fonction de la taille de l’entreprise, un licenciement économique pourra être entrepris au bout d’une période de “baisse significative des commandes ou du chiffre d’affaires, ou d’autre élément de nature à justifier de ses difficultés (Pertes d’exploitation, dégradation de la trésorerie ou de l’excédent brut d’exploitation…).

Taille de l’entreprise Période de baisse significative
de 0 à 10 salariés 1 trimestre
de 11 à 49 salariés 2 trimestres consécutifs
de 50 à 299 salariés 3 trimestres consécutifs
300 et plus 4 trimestres consécutifs

À noter : La notion de “baisse significative” reste cependant à définir.

Les mesures applicables en janvier 2017

Une visite médicale n’est plus systématique pour l’embauche (Janvier 2017)
La Loi “El Khomri” abandonne l’obligation de visite médicale d’embauche sauf pour les postes dits “à risques”. Les modalités d’identification des salariés affectés à un poste à risques seront fixées par un décret à paraitre.

Le droit à la déconnexion intègre le code du travail (Janvier 2017)
Le législateur intègre le droit à la déconnexion en imposant à l‘employeur de négocier sur “l'articulation entre la vie personnelle et la vie professionnelle pour les salariés” au titre de la négociation annuelle sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la qualité de vie au travail.
À défaut d’accord, l’employeur pourra élaborer une charte qui devra recevoir l’avis du Comité d’Entreprise ou à défaut des Délégués du Personnel. Cette charte doit comporter des actions de formation et de sensibilisation des salariés à l’usage des outils numériques.
Notons ici que l’on peut s’interroger sur l’accueil à réserver à cette notion de droit à la déconnexion. En effet il semble que l’objectif poursuivi par le législateur soit de garantir l’effectivité du droit de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale.
Or nous pouvons nous interroger sur l’opportunité d’une telle obligation alors que :

  • le droit du salarié à vaquer librement hors de son temps de travail existe déjà,
  • la loi n’a pas prévu de sanction à l’encontre de l’employeur ne respectant pas cette obligation,
  • soumettre les conditions de communication entre collaborateurs hors de leur temps de travail peut aboutir à un recul de leur droit.

L’obligation de négociation sur le droit à la déconnexion sera applicable d’ici janvier 2017 dans les entreprises. Le regard de la jurisprudence sur l’exercice de ce droit apportera des précisions sur sa définition.

L’utilisation du numérique par les organisations syndicales précisées
Désormais, un accord d’entreprise peut définir les conditions et les modalités de diffusion numérique des informations syndicales.
À défaut d'accord, une organisation syndicale peut mettre à disposition des publications et tracts sur un site syndical si l’organisation est :

  • présente dans l’entreprise et satisfait aux critères de respect des valeurs républicaines et d’indépendance,
  • légalement constituée depuis au moins deux ans.

Le site est accessible à partir de l'intranet de l'entreprise lorsqu'il existe.

Les mesures dont la date d’application n’est pas précisée

Le rôle central de la branche est renforcé
Jusqu’à la loi El Khomri, les accords d'entreprise ou d'établissement ne pouvaient pas comporter de clauses dérogeant à celles des conventions de branche (ou accords professionnels ou interprofessionnels) dans les domaines suivants :

  • salaires minima,
  • classifications,
  • protection sociale complémentaire,
  • mutualisation des fonds de la formation professionnelle.

La loi ajoute désormais à cette liste :

  • la prévention de la pénibilité,
  • l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

La couverture sociale des représentants syndicaux étendue à l’exercice du droit syndical
Désormais, la loi étend la couverture accidents du travail et maladies professionnelles du délégué syndical à l’exercice des activités pour lesquelles il peut utiliser ses heures de délégation.

Le Comité d’Entreprise peut désormais financer la formation des DP et des DS
Alors que la jurisprudence se prononçait régulièrement contre le financement de la formation des élus par le Comité d’Entreprise, la loi travail autorise cette possibilité en encadrant très strictement la procédure décisionnelle permettant d’y avoir recours et le suivi comptable de ces actions.

Parmi les autres sujets abordés par la loi travail - ils sont nombreux - nous pouvons noter la facilitation du recours au vote électronique pour les élections professionnelles, la simplification du recours et de la définition de l’astreinte, la possibilité pour l’inspection du travail de recourir aux amendes administratives en cas de manquement aux règles relatives au transport, l’ouverture aux pères des congés supplémentaires “mères de famille”, la possibilité dès l’embauche de prendre des congés payés, etc.

Bien que de nombreuses dispositions soient d’ores et déjà en application, la jurisprudence et les décrets à paraître viendront préciser toutes ces notions.

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Actualité

CDD ou Intérim, quel contrat choisir ?

CDD Vs Intérim, faisons le point sur ces deux possibilités contractuelles avant le surcroît d’activité de fin d’année.

La fin d’année approche et c’est souvent à cette occasion que vous faites face à des commandes importantes.

Entre les congés de fin d’année, les absences pour maladie et certains impondérables, vous devez maîtriser les fluctuations de votre effectif.

Comment chercher le candidat idéal, sous quel contrat le recruter ?
Manpower vous accompagne dans le recrutement de collaborateurs en CDD ou en Intérim afin de pouvoir être pleinement opérationnel. Nous avons le collaborateur qu’il vous faut pour faire face à votre pic d’activité.

Thématique CDD Intérim
Cas de recours Cas général :
  • Remplacement de salarié absent (sauf salarié gréviste) ou dans l’attente d’un recrutement.
  • Surcroît d’activité.
  • Emploi à caractère saisonnier ou pour lequel il n’est pas d’usage constant de recourir au CDI
  • Contrat avec complément de formation professionnelle.
  • Contrat mis en place dans le cadre de la politique de l’emploi.
Spécificité CDD :
  • Remplacer un médecin du travail.
Période d’essai CDD ≤ 6 semaines = 1j / sem. de contrat avec plafond = 2 semaines.

CDD > 6 mois = 1 mois.
CTT ≤ 1 mois = 2 jours.

1 mois ≤ CTT ≤ 2 mois = 3 jours.

CTT > 2 mois = 5 jours.
Rupture avant le terme Cas général :
  • Le CDD et CTT peuvent être rompus avant le terme du contrat en cas de faute grave ou en cas de force majeure.
  • Rupture à l’initiative du salarié pour un CDI
Spécificité CDD :
Rupture à l’amiable
Rupture pour inaptitude
Calcul des effectifs Cas général :
CDD (hors contrats spéciaux) et CTT sont pris en compte dans les effectifs de l’entreprise en cas de surcroît d’activité et au prorata de leur temps de présence.
Prime de fin de contrat Règle :
Les indemnités de fin de contrat ne sont pas dues en cas de rupture anticipée du contrat à l’initiative du salarié, ou en cas de faute grave ou en cas de force majeure.
Spécificité CDD :
  • Indemnité de précarité de 10% en fin de mission
Pas d’obligation de versement d’indemnités de précarité pour les cas suivants :
  • Mineurs travaillant pendant leurs périodes scolaires ou universitaires
  • Contrat saisonnier ou usage constant de CDD
Indemnité CTT
  • Indemnité de fin de mission de 10%
Durée max du contrat Règle générale : La durée totale d’un CDD ou d’un CTT ne peut excéder 18 mois, renouvellements compris pour le même motif.
Ancienneté Cas CDD : l’ancienneté est reprise en cas d’embauche en CDI (si CDD successifs sans interruption : ancienneté à compter du 1er CDD, si CDD successifs mais avec une interruption, seule compte la durée du dernier CDD). Cas CTT : prise en compte des missions effectuées dans les 3 mois précédents l’embauche.
Réduction des charges patronales En cas de CDD, l’entreprise peut bénéficier de la réduction Fillon pour les salaires allant jusqu’à 1,6 SMIC. -
Crédit d’impôts En cas de CDD, l’entreprise bénéficie du CICE pour les salaires allant jusqu’à 2,5 SMIC. -
Budget formation Le salaire du CDD est intégré à la masse salariale globale de l’entreprise, celui-ci impacte donc le budget formation (et tout autre budget qui sont fonction de la MS). Aucun impact sur le budget formation.
Processus de recrutement L’entreprise prend en charge l’ensemble du process de recrutement ou sa sous-traitance. Le coût incombe à l’entreprise utilisatrice et le recrutement est pris en charge par l’entreprise de travail temporaire.
Gestion administrative L’entreprise assure l’intégralité de la gestion administrative (contrat, paie, CPF, complémentaire santé...) et obligations employeur. L’entreprise de travail temporaire s’assure de la gestion administrative. Elle est l’employeur.
Coût direct Majoration du taux de cotisation chômage pour les CDD de courte durée. Pas de sur-taxation.
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La Semaine Européenne pour l’Emploi des
Personnes Handicapés fête ses 20 ans !


Du 14 au 20 novembre prochain aura lieu la 20ème Semaine (et 2nde semaine
“européenne”) pour l’emploi des personnes handicapées.

date

Différentes actions seront menées en France mais également en Europe afin de renforcer l’accès à l’emploi pour tous.

En 2015, Manpower a recruté 5 300 Travailleurs Handicapés en CDI, CDD, Intérim pour ses clients.
Cette année encore, Manpower s’associe à cette semaine partout en France.
Venez nous retrouver à l’occasion des nombreux Forums Emplois, Jobdatings ou Handicafés.

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La précarité sociale : une nouvelle forme de discrimination !

La loi du 24 juin 2016 a inscrit un nouveau motif de discrimination dans le code du travail et le code pénal, prohibé au même titre que le handicap, la précarité sociale.

Lorsque la discrimination est reconnue, son auteur s’expose à une peine de :

  • 3 ans d’emprisonnement,
  • 45 000 euros d’amende.

La loi vise à réduire les inégalités face à l’emploi en raison d’une situation précaire de pauvreté. On peut imaginer par exemple la discrimination en raison de la précarité sociale pour un candidat qui se verrait refuser un emploi au motif qu’il habite dans un centre d’hébergement.

La rédaction du nouveau critère issu de la loi est la particulière vulnérabilité résultant de la situation économique (apparente ou connue).

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Bénéficier d’un accompagnement spécialisé en Ressources Humaines, ça vous tente ?

Cette prestation Conseil en Ressources Humaines TPE/PME s’adresse en priorité aux PME de moins de 50 salariés et aux TPE de moins de 10 salariés mais peut plus globalement être utilisée par toutes entreprises de moins de 300 salariés. Elle permet de bénéficier d’une prise en charge partielle des achats en conseil RH pour accompagner l’entreprise.

Le coût est pris en charge à hauteur de 50 % maximum par l'État, dans la limite de 15 000 € HT.

Cette prestation doit permettre d’aider les PME à :

  • repérer les axes d'amélioration de leur gestion des Ressources Humaines en lien avec leur stratégie et leur développement économique,
  • construire des outils et un plan d'actions partagé par les acteurs de l'entreprise (direction-salariés-représentants des salariés),
  • accompagner la mise en œuvre des actions en rendant l'entreprise autonome et en lui permettant l'appropriation des outils mis à sa disposition.

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Baromètre des perspectives d’emploi

L’optimisme des employeurs se confirme pour le 2ème trimestre consécutif !

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Le 1er et le 11 novembre seront pré-renseignés par défaut comme des jours fériés sur MDE. En cas d’activité de vos intérimaires, vous pourrez corriger le relevé d’activité.

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